Qui a dit que l’âge empêchait de danser, de créer, de chorégraphier ? Ce n’est sans doute pas Jean-Christophe Bleton. En compagnie de quatorze danseurs et chorégraphes, il investit le plateau. Tous ces artistes passionnés ont fait la réputation d’une certaine « nouvelle danse française » dans les années 80. Ils ont plus ou moins la soixantaine et portent dans leur corps la mémoire de ces expériences inédites, ses élans, son souffle comme sa diversité.
Dans le troisième volet de ce triptyque « Ne lâchons rien ! Bêtes de scène #3 » qui tord le cou aux idées reçues et au jeunisme d’un milieu rétif à l’idée des corps vieillissants, les interprètes des deux précédents opus – l’un exclusivement féminin, l’autre masculin, – sont à présent réunis. Ils constituent à eux seuls une véritable histoire de la danse et font de ce « patrimoine immatériel », du mouvement et de sa poétique, un autre paysage où résonne le temps, des années 70 à aujourd’hui. Ce travail de mémoire se déploie entre humour et dérision au croisement de la question des genres. Une autre façon d’interroger le regard et la relation au corps dans nos sociétés.